La mort du banquier traditionnel ?

La mort du banquier traditionnel ?
  •  

La mort du banquier traditionnel ?

Face à de profondes mutations, les banques doivent se réinventer pour survivre.

L’actualité récente nous a fait comprendre, de manière assez brutale, que le monde bancaire est en pleine mutation. Plusieurs institutions financières ont annoncé des plans de réduction d’emploi massifs et l’on peut s’attendre à ce que cette vague se poursuive.

Que se passe-t-il dans nos banques ? Les banquiers sont-ils en voie de disparition ?

Pour répondre à ces questions, il faut se rappeler quels sont les rôles du banquier et comment ils ont évolué.

-Exécution des paiements. La faculté de pouvoir créditer un bénéficiaire, sans lui remettre la somme physiquement, a longtemps été l’apanage des banques. Mais au fil du temps, le paiement est devenu une commodité. Aujourd’hui, personne ne s’étonne que l’on puisse réaliser un paiement à partir d’un ordinateur ou d’un téléphone. Cette fonction quasi régalienne des banques se voit par ailleurs attaquée par de nouveaux entrants qui proposent de faire des paiements sans passer par le canal bancaire. Le foisonnement de nouvelles startups, appelées Fintechs, augure encore de nombreux changements dans ce domaine.

-Change de devises. L’achat et la vente de devises étrangères, en billets ou via le compte, étaient également importants pour les banques. Mais avec le passage à l’Euro, les besoins de change ont chuté. Aujourd’hui, il est souvent plus facile d’obtenir des billets en devise étrangère dans un distributeur local, plutôt qu’à son agence habituelle, où il faudra bien souvent commander la somme exacte plusieurs jours à l’avance.

-Financement du commerce extérieur. La lettre de change et le crédit documentaire sont des formes de paiement qui remontent à l’aube de la Renaissance, où les banquiers lombards, de Toscane ou de Venise, finançaient le commerce européen. Ces instruments existent toujours, mais sont de moins en moins usités dans un monde globalisé où les contreparties qui se connaissent préfèrent travailler par simple virement.

-Dispensateur de crédits. Cette fonction est éminemment importante car elle contribue à la création de l’activité économique. En remployant les dépôts qui lui sont confiés (passif du bilan), la banque augmente la masse monétaire en circulation grâce au crédit (actif du bilan), ce qui a un effet multiplicateur de la masse monétaire en circulation dans l’économie. Cette fonction reste essentielle, mais la manière de l’exercer a complètement évolué. Les décisions crédit se prennent de plus en plus sur base de ratings (notations) et de crédit scoring, au détriment du jugement humain, même si celui-ci reste quand même encore présent.

-Conseil en placements. Cette fonction est encore importante, mais elle a également fortement évolué. Alors que le banquier devait auparavant gérer les avoirs (découper les coupons, …) et donner accès aux produits de placement, il doit de nos jours surtout donner du conseil. Ce rôle de banquier-conseil est challengé par d’autres acteurs indépendants comme les asset managers, les family office, etc. De plus, le foisonnement de l’offre, la volatilité boursière et l’environnement actuel de taux bas rendent le conseil délicat, quoique pas moins important pour autant.

Tanguy della Faille

FB TRANSMISSION

tanguy.della.faille@fb-transmission.com